Je vivrai ! les vivants restent unis aux morts
Par de pieuses chaînes ;
A ceux qui ne sont plus Dieu compte nos efforts
Et le prix de nos peines.
Je vous offre, ô Seigneur, gardez à mon enfant
Jeûne, prière, aumône.
Que je lutte ici-bas, mais qu’il soit triomphant ;
Qu’il ait au ciel un trône.
J’adopte pour mes fils les vieillards, les lépreux ;
Et je sais qu’en échange,
Mes soins et mes trésors, donnés aux malheureux,
Dieu les rend à cet ange.
Mon cœur est mort ; les deuils, les craintes, les chagrins,
Je n’en puis plus connaître.
Il te reste ma chair et mon sang et mes reins,
Frappe sur elle, ô Maître !
Couvre mon front de lèpre et fait crier mes os
Jusqu’à ma dernière heure ;
Mais que mes morts chéris jouissent du repos,
Mon Dieu, dans ta demeure !
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