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Le travail est mon lot, Seigneur, je m’y soumets !
Je referai ce sol des vallons aux sommets ;
         Et, malgré le poids des années,
Mes bras toujours tendus, mes reins toujours chargés
Rapporteront d’en bas la vigne et les vergers,
         Sur ces collines décharnées.

Dieu commande l’effort, c’est l’effort qu’il bénit !
L’effort doit vaincre un jour les éléments rebelles.
Un ongle patient peut rayer le granit ;
J’y ferai mon sillon pour des moissons plus belles.

Seigneur, voici mes fils ! sitôt qu’ils grandiront
Sous le joug du travail je courberai leur front ;
         Ils sauront que ta loi l’enseigne.
Toute vie est douleur, abstinence et combats ;
Avant d’aller, là-haut, se guérir d’ici-bas,
         Il faut que le cœur lutte et saigne.

Chacun boit, ô Jésus ! à ton vase de fiel ;
Chacun touche le prix de son épreuve austère.
Notre façon, à nous, de mériter le ciel,
C’est de donner, à flots, nos sueurs à la terre.