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Serve aux miens de rachat et me soit un baptême !
Ah ! le cœur du soldat a besoin de pardon ;
Il a suivi sans frein les passions humaines…
Mon Dieu ! mais pour son peuple ouvrant toutes ses veines,
Aujourd’hui qu’il se brise, acceptez-en le don.

Oui, mes jours ont des sens subi le vain tumulte ;
J’ai dans ma fougue, ô Christ, oublié votre culte
Mais, au fond, j’ai gardé l’amour de votre loi.
J’ai, du lait maternel, reçu votre doctrine ;
Comme le cœur qui bat caché dans la poitrine,
A côté de l’honneur la foi vivait en moi.

Ferme dans cette foi mon âme à vous s’élance.
Faites, par votre flanc percé du fer de lance,
Que ma mort pour rançon ne s’offre pas en vain ;
A ces flots de mon sang qui coule ici, sans gloire,
Mêlez, pour lui donner la force expiatoire,
Une goutte, ô Jésus, de votre sang divin.


UN LABOUREUR

Vous êtes juste et bon, Seigneur ! votre colère
Cache un secret d’amour que nous devons bénir ;
Aujourd’hui votre main, vigilante à punir,