Changer enfin la terre en séjour de délices,
Ce n’est pour nous qu’un jeu ;
Il suffît d’abolir ces trois fléaux complices :
Le roi, le prêtre et Dieu !
De renverser les lois, ces injustes barrières
Faites pour les petits ;
Et d’ouvrir, sans remords, de plus vastes carrières
A tous les appétits.
Rien de pur, rien d’impur ! Que le plaisir gouverne
En maître souverain.
Malheur à qui dira qu’à la chair subalterne
L’âme doit mettre un frein !
Le désir est sacré ; l’esprit n’est qu’un organe
Créé pour le servir.
L’homme est bon, lorsqu’il suit ces instincts que l’on damne
Et qu’il doit assouvir.
Pour fonder nos cités, pour trouver, sans miracles
Notre ciel toujours prêt,
Autour des passions écartons les obstacles :
C’est là tout le secret.
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