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C’est elle qui s’avance à pas sûrs et sans bruit ;
Vous semez pour jouir, elle cueille ce fruit.

Ces ans comptés par Dieu, que l’homme à Dieu refuse,
Voilà que dans un jour la volupté les use.
L’heure presse ! Écoutez, de ce monde aux abois,
Sur le seuil du néant monter les folles voix.


CHŒUR DES HOMMES

Jouissons ! le bonheur est un droit de nature.
          La vie est un festin ;
Arrière qui l’ajourne à la moisson future ;
          Ce jour seul est certain !

L’espoir d’un autre monde est un mensonge austère ;
          Cette vie a son miel.
Jouissons ! Ils voulaient nous dérober la terre
          Ceux qui parlaient d’un ciel.

« Ce globe, disaient-ils aux crédules ancêtres,
          Et ses fruits sont maudits. »
Mais nous en ferons bien, quand nous serons les maîtres,
          Le seul vrai paradis.