Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/282

Cette page n’a pas encore été corrigée


Tandis qu’empressés tous vers l’idole commune,
Les hommes, adorant César et sa fortune,
Insultent votre zèle et bien loin des saints lieux,
Avec l’or et le fer vont se forger leurs dieux,
Vous, rien ne vous arrache à ce cadavre auguste ;
Pardonnant aux bourreaux, vous pleurez sur ce juste ;
Vous le redemandez au ciel en gémissant
Le doux crucifié mort en nous bénissant ;
Car votre cœur se trouble à l’aspect des ruines
Et ne peut se passer de ses amours divines.
Comme Rachel, en pleurs vous errez, chaque nuit,
Autour de la montagne où l’espoir vous conduit.
Sur ce sépulcre en vain la haine veille encore ;
Pour en briser le sceau vous devancez l’aurore ;
Et vous serez, baisant le linceul rejeté,
Les premières à voir le Dieu ressuscité !