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Mais le cèdre est chargé de nids mélodieux,
L’hysope entre ses pieds pousse une humble racine,
Et le Liban les berce en sa large poitrine !
Les auriez-vous mêlés dans la création
Pour bannir les plus doux de votre affection ?

Oh ! vous aimez, Seigneur, la forme pure et belle,
Car c’est l’achèvement de l’idée éternelle,
La splendeur de l’esprit visible à l’œil mortel.
Chacun de son côté travaille pour l’autel ;
Si les forts ouvriers en sculptent les colonnes,
Les enfants les plus beaux tresseront des couronnes !
Ne faut-il pas des voix pour bénir, pour chanter ?
Ce n’est pas être oisif que de vous écouter,
De recevoir de vous chaque soir l’huile sainte,
Lampe qui luit dans l’ombre et n’est jamais éteinte !

Oh ! quand les marteaux lourds se reposent, le soir,
Les hommes ont besoin de lyre et d’encensoir.
C’est l’immense désir de toute créature
De chercher vos rayons épars dans la nature ;
Et c’est une vertu de lire avec clarté
Un peu de votre nom écrit dans la beauté ;
D’avoir le front marqué de votre sceau de flamme,
Et mêlant des parfums aux musiques de l’âme,