Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/259

Cette page n’a pas encore été corrigée

Quelles choses parlaient et rayonnaient en vous ?
Était-ce Nazareth, Marie à vos genoux,
Les frères attentifs, le cénacle et les fêtes,
Ou les murs de Sion teints du sang des prophètes ?
Je ne sais, mais j’ai vu ce front transfiguré
Se baisser pâlissant… et vous avez pleuré !

Ces lacs, dont les grands flots se courbent à vos signes
Ont reçu de vos yeux bien des perles insignes ;
Et les jardins du ciel nous peuvent envier
La rosée accordée à plus d’un olivier.
Étoiles d’Orient ! belles nuits de Judée !
Plaine de Siloë de soleil inondée !
Lit pierreux du Cédron ! palmiers de Nazareth !
Flots de Tibériade et de Génézareth !
Grands vents qui balayez les roches désolées !
Horizons infinis des grèves isolées !
Solitudes qu’il aime, où ses pas sont gravés,
Oh ! dites s’il pleura, dites, vous le savez !

Que de fois il allait, au mépris des scandales,
Loin des pharisiens secouant ses sandales,
Marchant où l’appelait l’esprit de vérité,
Porter dans les déserts sa sainte oisiveté !
Cueillez-y sur ses pas les fleurs immaculées,