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Auprès d’une fleur rare ou d’un oiseau doré ;
Ou bien si, tout meurtri des pierres de la route,
Sans rien à l’horizon, il se couche et s’il doute…
Lorsqu’il voit luire enfin la splendeur de vos pieds
Et qu’il se traîne à vous, sur ses genoux pliés..
De ces larmes sous qui toute tache s’efface,
Pourrez-vous, ô Seigneur, détourner votre face !

Les pleurs ne sont-ils pas des diamants cachés
Qui payent, en tombant, le prix de nos péchés ?
Chaste sueur de l’âme impuissante et brisée,
Par un Dieu qui pleura seriez-vous méprisée ?

Larmes du repenti ri eau féconde toujours !
Quand l’homme vous répand sur tous ses mauvais jours,
Vous chassez de son cœur les fanges entassées
Sous les pieds remuants des coupables pensées ;
Puis, comme le soleil sur une terre en pleurs
Raffermit les chemins et relève les fleurs,
Un doux regard de Dieu, suivant l’ombre et la pluie,
Se répand sur l’esprit, le réchauffe et l’essuie !

Dans l’urne aux blancs contours que de fleurs ont pleuré
Pour l’emplir jusqu’au bord d’un encens épuré !
Oh ! que tout soit pour lui, donnez, ô Madeleine,