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Chez Simon qu’il aimait et qu’il avait guéri,
Les élus attendaient l’hôte illustre et chéri ;
Et, mêlant de doux soins au chant des saints cantiques,
Des vases solennels puisaient les vins antiques.

Comme un ardent parvis aux Pâques préparé,
Le cénacle s’ouvrait rayonnant et paré ;
Seule au bord du Cédron, pour en orner l’enceinte,
Marie avait cueilli le lis et l’hyacinthe,
De myrrhe et d’aloès frotté le cèdre noir ;
La table reluisait claire comme un miroir,
Et des tresses de fleurs erraient, collier fragile,
Sur le col rougissant des amphores d’argile.

Marthe au divin banquet n’avait rien épargné :
Une active rougeur parait son front baigné.
Elle avait elle-même, entre des branches vertes,
Servi les blonds raisins, les grenades ouvertes,
Les figues du Carmel, le miel pur de Membre,
Et le poisson des lacs, et l’azyme doré,
Et l’agneau, qui n’avait qu’une semaine entière
Sur les monts Galaad brouté la sauge amère,
Et le vin parfumé des vignes d’Engaddi
Que baise avec amour le soleil de midi.