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Bénis encor Sion qui chassa le prophète ;
Pardonne sur la croix au Juif lâche et moqueur,
Et meurs sans que la haine ait effleuré ton cœur.

Va ! quand le monde impur te flagelle et te foule,
Tu n’es pas sans amis cachés dans cette foule ;
Cherche leurs yeux en pleurs à travers les soldats,
Songe à ta mère, à Jean, pour oublier Judas !

Cependant, ô poète, ô foudre qui sommeille,
Il vient parfois une heure où Dieu même t’éveille,
Où l’anathème en feu gronde à travers tes chants,
Devant le Saint des saints souillé par les marchands !


III

L’anathème du Christ pèse encor sur vos têtes,
        Hommes sans âme, impurs vendeurs !
Dieu vous chasse ; rentrez, sous le fouet des prophètes,
        Dans vos cavernes de voleurs.
Au nom du temple en deuil, de ses splendeurs ternies,
        De tous les cultes profanés,