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Larmes sur Jérusalem


 
I

Semant sur son chemin l’esprit de charité,
Portant la vie aux morts, à tous la vérité,
Il s’arrache au désert qui l’aime et qui le fête,
Et va vers la cité mortelle à tout prophète.

En Betphagé, déjà, sous ces bois bien connus
Où l’ombre et le printemps sont d’hier revenus,
Il touche au sol où doit couler de sources vives
Son sang divin… Il est sur le mont des Olives.

Mais ce n’est pas encor, pour l’homme des douleurs,
Le jour, prévu pourtant, des sanglantes sueurs ;
Quand le cœur, défaillant sous le poids de l’épreuve,
Repousse le calice où Dieu veut qu’il s’abreuve ;