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Plus périlleux, hélas ! étant près des humains ;
Route où chaque progrès est le prix d’une lutte,
Où le monde grandit les saints qu’il persécute,
Où la haine auprès d’eux chemine jour et nuit,
Où tout le bien qu’ils font, chez les hommes, leur nuit ;
Ton sentier, ô Jésus ! où, frappé de la grâce,
Le disciple amoureux suit et baise ta trace ;
Chemin où l’on s’engage en ayant dit : Je crois !
Qui partant d’une crèche aboutit à la croix.


IV

Quand la troupe des Douze, avec Jésus bannie,
Surmontant ses frayeurs rentra dans Béthanie,
Ayant encore aux pieds la poudre du désert,
La mort qui sait gagner tous les moments qu’on perd,
Plus prompte que l’ami qui doute et se prépare,
Entre Marthe et Marie avait saisi Lazare ;
Et, depuis quatre jours, le frère bien-aimé
Dans l’ombre du sépulcre, hélas ! était fermé.

Or, la ville étant proche et les chemins faciles,
D’autant plus empressés qu’ils sont plus inutiles,