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La Samaritaine


 
I

Jésus, vers la montagne accompagné des siens,
Menacé dans Judas, fuyait les pharisiens.

C’est chez l’étranger seul que les cités en fête
Se parent pour offrir un asile au prophète ;
Craint ou persécuté par d’étroits raisonneurs,
Toujours sa propre ville est pour lui sans honneurs.

Il vint près de Sichar, bourg de la Samarie,
Du gazon printanier la glèbe étant fleurie
Et quatre mois avant le temps de la moisson.

Au pied du Garizim qui ferme l’horizon,
Par le champ dont Jacob, dans un dernier partage,
De Joseph, entre tous, agrandit l’héritage,
Il passait triste et las. Car, dès le point du jour,