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Se sont fait sur la mer les complices des vents.
L’espoir qui nous portait s’use à chaque méprise,
Nous allons renoncer à la terre promise.
Notre orgueil est à bout : le peuple harassé
Demande à revenir dans les eaux du passé,
Tout prêt à jeter l’ancre en ce port du vieux monde
Où l’arche pourrissait tant la vase est immonde.


IV

Or, Jésus, que la foudre avait laissé dormir,
Entend dans son sommeil supplier et gémir ;
Il se lève ; la paix sur sa face est empreinte :
« Ayez foi, nous dit-il, et vous serez sans crainte. »
Puis il commande aux flots ; le geste de sa main
Calme et fait obéir l’onde et le cœur humain.

Et l’arche du pécheur, qui porte un peuple en elle,
Voit poindre à l’Occident une terre nouvelle.