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Jamais il n’a cueilli, dans le secret des bois,
         La fleur des paraboles.

S’il vante le savoir qui décrit les soleils
         Et l’orgueil de l’étude,
Il fuit sa conscience et les graves conseils
         Nés de la solitude.

Il y trouverait Dieu qui remplit les déserts,
         Dieu que tout être nomme !
Là, chênes et roseaux, sables ou gazons verts,
         Tout le révèle à l’homme.

Tout nous peint l’invisible et raconte le ciel :
         Ce lis qui vient d’éclore
Nous offre une leçon plus douce que son miel ;
         Mais le méchant l’ignore.

Pour lui tout est obscur, tout est muet pour lui ;
         Dieu frappe en vain sa porte,
En vain l’Océan gronde ou l’arc-en-ciel a lui,
         Il dit toujours : qu’importe !

Jamais son œil, des cieux sondant l’infinité,
         Dans l’azur ne s’élance ;