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L’Évangile des champs


 
I

Or, fuyant Israël, terre ingrate et jalouse,
Souvent, dans le désert, Jésus avec les Douze
Sachant que, selon Dieu, son jour n’est pas venu,
Cherchait la paix, ce bien aux cités inconnu ;
Cette paix du désert pleine d’austères fêtes,
Où, d’eux-mêmes, souvent, s’exilent les prophètes.

Sans que la foulé encor s’excite à les haïr,
Loin de son vain tumulte ils ont besoin de fuir.

Car ce n’est qu’au désert, au jour de la nature,
Que la parole en nous luit plus vive et plus pure.
Dans le silence, alors, du monde et de tout bruit
L’intime symphonie en nos cœurs se construit ;