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De tout humain savoir, j’ai goûté les fontaines,
Et j’en ai rapporté la soif de votre foi.

Mon esprit altéré me devient un supplice ;
Faites pleuvoir en lui quelques larmes du ciel.
Rendez à mes désirs, rendez votre calice,
J’y veux boire, ô mon Dieu, même avec tout son fiel !

J’ai dans ma fièvre encor, j’ai des rêves funèbres ;
Cette langue qui prie est prête à blasphémer.
Éclairez ma raison, je connais mes ténèbres,
Faites-moi croire, ô Dieu, je me charge d’aimer !

Seigneur, vous écoutez la plus humble prière,
Et le cri de l’insecte et celui de l’oiseau,
Et cet agneau perdu qui demande sa mère,
Et cette herbe séchée à qui manque un peu d’eau.

Votre nom prononcé rafraîchit la pensée ;
Il rayonne dans l’ombre où je m’enveloppais.
Toute larme pieuse, à vos genoux versée,
Est, pour un cœur souffrant, le baume de la paix.

Vous m’entendrez, Seigneur, car je pleure et j’espère !
J’élève à vous mon cœur par le monde abattu.