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Plus il voit resplendir, adorant vos desseins,
Le trône qui l’attend là-haut, parmi les saints ;
Plus ardent il perçoit, dans sa douleur charnelle,
L’intime vision de la gloire éternelle.

Oui, tandis que l’impie, épris des voluptés,
Ne croit plus aux plaisirs dès qu’il les a goûtés,
L’homme en qui la foi forte a dissipé toute ombre,
Voit au fond des douleurs des voluptés sans nombre ;
Car lui seul, en souffrant, libre de tout remord,
Comme une guérison peut embrasser la mort.


IV

Mon Dieu ! seul de vos créatures,
Pourquoi l’homme peut-il douter ?
Lui né pour vos splendeurs futures
Que nulle autre ne doit goûter.
Tout vous annonce et vous adore :
La nuit sombre croit à l’aurore,
L’hiver croit au printemps vermeil.
L’homme seul hésite, examine ;
Lui que votre verbe illumine,
Il nie en face du soleil !