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La Tentation


 
I

Esprits immaculés d’amour et de lumière,
Astres vêtus encor de la candeur première,
Séraphins dans l’extase à jamais absorbés,
Vous qui ne luttez pas et n’êtes pas tombés,
Sphères où ne croît pas l’arbre de la science,
Votre bonheur, là-haut, n’est qu’une longue enfance !
Mais, aujourd’hui, troublant votre sérénité,
D’ici-bas jusqu’à vous quel nuage est monté ?
Est-ce bien que la terre, objet d’inquiétudes,
Doux astres, vous distrait de vos béatitudes ?
Vos habitants, rêveurs comme sont les humains,
Laissent la harpe d’or languir entre leurs mains,
Et, du haut des soleils que l’azur nous dérobe,
Curieux et craintifs se penchent vers ce globe.