Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/82

Cette page n’a pas encore été corrigée

Loin, bien loin du monde où nous sommes,
Faut-il la chercher au désert ? » —

Partout, chez l’homme et dans les choses,
Sur la cime, au creux du ravin,
Dans les cyprès, autour des roses,
Partout, chante l’oiseau divin.

Sur la bruyère en chasseresse,
En glaneuse au bord des sillons,
Sous le bandeau de la prêtresse,
Sous la pourpre et sous les haillons ;

Dans la paix et dans la tourmente,
Aux jours de deuil, aux jours d’espoir,
Oui, la Muse est partout présente,
Et sourit à qui sait la voir.