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Quelle moisson de fleurs à remplir des corneilles !
En voilà pour couvrir tous ceux que vous aimez.
Nouez d’un triple jonc ces faisceaux embaumés.
Préparez une offrande à l’autel domestique
Chaque cellule aura sa guirlande rustique ;
Et, devant le berceau du joyeux nouveau-né,
Chaque portrait d’aïeul en sera couronné.
Marchons ! le soleil baisse et l’âtre se rallume.
Là-bas, de ce chalet voyez le toit qui fume ;
À la voix du berger, voyez ce grand chien roux
Ramenant les brebis plus dociles que vous.
Les chemins sont pierreux ; avant que la nuit gagne,
Tâchons d’atteindre, au moins, le pied de la montagne. »

On part ; les plus petits trottent à qui mieux mieux ;
Autant que le matin le soir sera joyeux.
Les pâtres, les bouviers à la troupe connue
Dans leur rude patois donnent la bienvenue.