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Elle appelle en pleurant et prie avec ferveur,
Criant : « Merci de nous, Jésus mon doux sauveur !
A moi, bon chevalier ! » Il écoute, il s’élance,
Il frappe, et c’est assez du bâton de sa lance :
Les molosses hurlants, les nains, vils ennemis,
Sont broyés sous ses pieds comme un tas de fourmis.
Alors d’un bras plus fier, tirant sa bonne lame,
Il va, l’œil enflammé, droit à l’horrible dame ;
D’un seul coup le dragon, prêt à prendre son vol,
Tombe ; un épieu sanglant l’a cloué sur le sol.
Le brave osera plus ; la sombre enchanteresse
Sent sur son front ridé la pointe vengeresse ;
L’affreux charme est rompu ; le monstre, en un moment,
Disparaît sous la terre avec un hurlement :
Et le pieux guerrier, sur son armure noire,
D’un grand signe de croix assurait sa victoire.

Or la douce captive et le bon chevalier