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Rouler autour de nos pieds nus ?
Cueillons-les ! et, plus loin encore,
Cherchons, aux lieux d’où vient l’aurore,
Des enivrements inconnus.


LES ROSES


Le soleil a bu dans la rose
Les pleurs dont le matin l’arrose ;
Il enlève aux boutons charmants
Le poids de leurs frais diamants.

Mille fleurs, heureuses d’éclore,
S’ouvrent au feu qui les colore ;
Un zéphyr passe et fait larcin
Des parfums cachés dans leur sein.

Il s’en va partout les répandre,
Ces parfums qui font le cœur tendre ;
Avec lui l’enivrant poison
Yole aux deux bouts de l’horizon.

Il n’est au loin, sous la verdure,
Une âme si fière et si dure
Où l’amour, en sa folle ardeur,
N’entre avec la subtile odeur.

Si tu ne veux qu’elle t’enivre,
Il ne faut respirer ni vivre ;