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J’y verrai de mon cœur s’agrandir le royaume,
Et mes tilleuls chéris l’abriteront toujours.


LA SOURCE


L’humble source est intarissable ;
Dans l’herbe entendez-la frémir.
J’y suis bien sur mon lit de sable,
Si bien que j’y voudrais dormir !

Je n’en sors qu’avec un murmure,
Pleurant mon bassin de cristal ;
Et mon eau va, sous la verdure,
Se perdre au bout du pré natal.

C’est assez d’apporter la vie
Aux fleurs de mes bords transparents ;
J’y mourrai sans porter envie
Aux flots voyageurs des torrents.

L’eau du fleuve est trop agitée
Pour être un fidèle miroir ;
Et jamais la lune argentée
Ne s’y baigne en paix tout un soir.

Mais moi, quand tu viens, jeune fille,
Je reflète, en mon flot charmé,
Tes grands yeux où ton âme brille,
Et les regards du bien-aimé.