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À mon père


 
I

Quand j’eus pris pour devoir la sainte Poésie,
Effrayé de ma tâche après l’avoir choisie,
J’hésitai, m’accusant d’obéir à l’orgueil…
Un bras plus fort que moi m’a fait franchir le seuil.
Alors, pour me donner le courage et l’exemple,
J’ai gravé votre nom sur la base du temple,
O mon père ! et je veux qu’à son couronnement,
L’œuvre, aujourd’hui, le porte inscrit plus dignement ;
Je veux que votre front, dans sa verte vieillesse,
Soit entouré d’honneurs comme il l’est de tendresse.
Si j’aspirai d’abord, loin du chemin banal,
A porter haut mon cœur tendu vers l’idéal,
C’est par votre sang pur de tout levain sordide,
Par vous, par votre nom dont la vertu me guide.
Jamais sous votre toit au destin résigné,