Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/396

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais ma pensée à moi chaque jour t’alimente,
Et, comme l’air vital, elle emplit ta maison.

C’est là qu’est ta vertu, ta grandeur, ton asile,
Là, plus fort et livrant des combats glorieux,
Tu peux, libre et vainqueur dans un monde servile,
Ennoblir avec toi tes fils.et tes aïeux.

Là tu peux, chaque jour montant d’une victoire,
Humble comme je fus, sans sortir du réel,
Dépasser ces sommets du globe et de l’histoire
Que je n’ai pas connus,… mais qui sont loin du ciel !


HERMAN


Mon front triste étincelle au feu de ta parole
Comme les noirs sapins sous ce rayon vermeil,
Chère âme d’une sainte, et ta douce auréole
A réchauffé mon cœur, plus que ce beau soleil.

Non, ce n’est pas un rêve, un fantôme, une flamme
Que mon ivresse allume et qu’éteindront les vents !
Esprits qui me parlez vous êtes bien vivants ;
Je vous vois, je vous sens au toucher de mon âme !

Je dépouille à vos pieds ma faiblesse et mon deuil ;
Sur l’échelle d’azur que vous avez gravie
Vous me tendez la main,… et j’ai touché le seuil
Du monde où vous vivez la véritable vie.