Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/381

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il dort en attendant fortune…
Son chien aussi.

Son fusil et sa cartouchière
Près de sa main,
Il dort, dans sa pauvreté fière,
Jusqu’à demain ;

Rêvant de la fée immortelle
Qui l’a doté,
Et lui fit la part la plus belle,
La liberté !

La liberté, fière et sans règle
Dans sa ferveur,
Qui donne au pain d’orge et de seigle
Tant de saveur ;

Qui rend l’habit de grosse laine
Souple et soyeux,
Et fait battre, à sa chaude haleine,
Les cœurs joyeux.

La liberté, plus douce encore
Que le doux miel,
Plus éclatante que l’aurore
Au fond du ciel.