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Les portant comme un Dieu dont vous seriez le temple,
Vous sentiez vivre en vous tous ces illustres morts.

Puis, sans vous arrêter, même à ces temps sublimes,
Au réel trop étroit par votre essor ravis,
Toujours plus haut, toujours plus avant sur les cimes,
Lancez dans l’idéal vos cœurs inassouvis,

Plus haut ! toujours plus haut, vers ces hauteurs sereines,
Où nos désirs n’ont pas de flux et de reflux,
Où les bruits de la terre, où le chant des sirènes,
Où les doutes railleurs ne nous parviennent plus !

Plus haut dans le mépris des faux biens qu’on adore,
Plus haut dans ces combats dont le ciel est l’enjeu,
Plus haut dans vos amours. Montez, montez encore
Sur cette échelle d’or qui va se perdre en Dieu.