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KONRAD


Je l’ai repris ce glaive ! et, rentré dans la vie,
Sous la même bannière où je te vois courir,
A l’œuvre de justice où ma foi me convie,
J’offre un soldat plus ferme et mieux prêt à mourir.

Qu’importe autour de moi le bruit ou le silence ?
J’ai rêvé d’une gloire impossible ici-bas.
C’est toi, dans ton azur, toi vers qui je m’élance,
C’est toi que je poursuis à travers mes combats ;

Toi que j’atteins à peine au vol de ma pensée,
Dans ce pur idéal où tu fuis toute en pleurs.
Mais, va, la sphère auguste où tu seras placée,
J’y monterai, peut-être, à force de douleurs,

A force de désirs sans mesure et sans trêve,
De combats que je cherche et que j’entasserai.
Va ! tu peux te livrer à l’essor qui t’enlève
Et fuir au bout du ciel… Je t’y retrouverai !