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VIII

L’Idéal



À mon ami Louis Janmot.


 
I

Sur les quais populeux je suis seul, et j’y foule
L’affreux limon qui naît sous les pas de la foule ;
Cherchant un peu de jour dans ce ciel infecté
Par les jaunes vapeurs que vomit la cité,
Sous la voûte fumeuse où couve la tempête,
Je marche appesanti, morne et baissant la tête,
Sans pouvoir, à travers mille bruits discordants,
Entendre au moins la voix qui me parle au dedans.

Comme ces murs tout noirs de suie et de nuages,
Il semble qu’un brouillard couvre aussi les visages,