Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/11

Cette page n’a pas encore été corrigée


Préface


I

La musique est l’art de notre temps. Elle a remplacé dans les salons la conversation et les lectures ; elle règne sur le théâtre au détriment des œuvres littéraires ; elle a pénétré les autres arts de son esprit, altéré leurs méthodes, et déplacé, à son profit, leurs limites. Mais le véritable secret de son influence, c’est qu’elle rencontre, chez les contemporains, quelque chose de plus qu’un penchant légitime pour ses charmantes séductions ; elle a trouvé dans les âmes certaines aspirations, mieux faites pour s’exprimer dans un langage indéterminé comme le sien, que sous la forme exacte et précise de la parole, surtout de la parole française.

Comme symptôme social, est-ce là un progrès ? Nous ne le pensons pas ; le moraliste et le politique en jugeront. Dans tous les cas, c’est un fait considérable, et la critique ne doit pas le perdre un instant de vue dans l’histoire de l’art contemporain.

A chaque période historique il y a ainsi un art type