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et pour se rendre plus populaire, mais pas un seul principe de créations originales et de véritable progrès. Les exemples et les œuvres surabondent : c’est sans doute une très intéressante et précieuse découverte que la photographie dans ses rapports avec les arts ; elle est appelée à vulgariser, à rendre familiers aux plus pauvres une foule de modèles et de paysages lointains ; mais qui songe à la considérer comme un progrès sur la peinture, ou seulement sur la gravure ?

Qui oserait même prétendre que les ressources qu’elle peut fournir à l’étude de la peinture sont pour cet art lui-même un véritable élément de grandeur et de perfection ?

L’abondance des ressources techniques et des moyens matériels d’exécution n’est qu’un avantage très secondaire pour les arts. Tout dépend du génie qui emploie ces procédés et du principe qui inspire ce génie. Il n’y a de grandes évolutions possibles, pour les arts en général et pour chaque art en particulier, qu’à la suite d’une évolution de l’idée religieuse. Ceux qui croient, s’il en est quelques-uns, à la future apparition d’une foule de religions nouvelles, dont chacune sera plus parfaite que la précédente, peuvent admettre la naissance d’une foule de formes nouvelles et de plus en plus parfaites de chacun des arts, et qui sait ?… la découverte d’un art nouveau, qui ne serait ni la poésie, ni la peinture, ni la statuaire, ni la musique, ni l’architecture, et qui n’a pas encore de nom ; [cinéma] ceux là, plus nombreux, qui considère