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question pour l’architecture de notre époque, si fière cependant de tous les moyens dont elle dispose pour remuer des montagnes et pétrir la nature à sa guise ; notre époque est incapable d’architecture ; elle le prouve chaque jour dans les embellissements de Paris. Prenons dans les temps modernes les époques et les œuvres incontestées, le Moyen âge, la Renaissance, nos églises ogivales, les monuments italiens des quatorzième, quinzième et seizième siècles.

Quel est le critique qui se chargera de nous démontrer leur perfection supérieure à celle du Parthénon ou même à celles des temples égyptiens ? Je ne l’ai pas encore rencontré ; et pour mon compte, je tiens encore l’architecture égyptienne et l’architecture grecque pour aussi parfaites que l’art du moyen âge et que le nôtre par conséquent. Tout ce qu’on peut faire de plus, c’est d’admettre l’égalité entre les anciens et les modernes, et de reconnaître qu’appelés à servir d’autres besoins, à exprimer d’autres sentiments, les édifices chrétriens ont réussi dans leur objet comme les constructions antiques ; mais pour la perfection intrinsèque et au seul point de vue de l’art, rien n’égale, rien n’égalera jamais le Parthénon.

L’idée de comparer la statuaire de nos jours à celle de Phidias ne saurait traverser un esprit sérieux. Allons de suite au plus grand des modernes, à Michel-Ange. J’admets que la diversité des goûts et des points de vue amène une hésitation dans le jugement. Mon esprit à moi et celui de bien d’autres n’hésiterait pas. Mais enfin les plus fidèles croyants du