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III

De l’idée de progrès appliquée à l’histoire des arts


I


Il est impossible aujourd’hui de toucher à l’histoire, même à l’histoire littéraire, sans être mis en demeure de s’expliquer sur l’idée de progrès. Sous son apparence si haute, ce mot est un de ceux qui ont couvert le plus de crimes et fait dire le plus de sottises. Les religions positives n’ont jamais eu de sectateurs plus intolérants que les pontifes de cette vague et nuageuse idole. Il faut fléchir le genou devant elle ou mourir. Mourir, comme on meurt de notre temps pour sa foi et sa liberté : c’est-à-dire renoncer aux honneurs, à la popularité, à la richesse. Cela est facile à un penseur honnête homme ; on y trouve même une véritable