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VII




Assis sur le penchant du promontoire Attique
Où Pallas Suniade a sa demeure antique,
Parle un vieillard divin. Etendus à ses pieds,
De beaux adolescents, sur le coude appuyés,
Reçoivent dans leur cœur ses paroles fécondes,
Dont l’avide Psyché sollicite les ondes.


PSYCHÉ

« Ô sage ! réponds-moi : ce dieu que je t’ai dit,
L’époux dont chaque jour l’image en moi grandit,
Et qu’en vain je demande aux flots, aux monts, aux grèves,
N’existe-t-il donc pas ailleurs que dans mes rêves ? »


LE VIEILLARD.

« Tout rêve de l’amour a sa réalité
Dans un monde immuable où règne la beauté.
Notre âme y va revoir, sitôt qu’ont crû ses ailes,
Des choses d’ici-bas les célestes modèles.