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Que jamais, pour venger le meurtre, un meurtrier
Ne lève plus le fer dans notre douce Athènes !
Gardez pour le Barbare et des luttes prochaines
La vigueur de vos bras et vos instincts guerriers.

Je promets des combats à votre ardeur féconde,
Dignes des chants troyens et de vos grands aïeux,
Tels qu’aux temps à venir jamais le vaste monde
N’en verra d’aussi purs et d’aussi glorieux.

Vous irez ! vous vaincrez, calmes, un contre mille,
D’impures nations qu’un despote conduit ;
Vous verrez les flots noirs de cette immense nuit
Mourir dans ma lumière au pied de votre ville ;

Autant que par le bras vous vaincrez par le cœur,
Ô peuple de Pallas, ô race bien aimée !
Par vous des justes dieux l’esprit sera vainqueur,
Car vos combats sont ceux de la sagesse armée.

Autant que par le cœur, vous vaincrez par les lois
Ce vieux monde barbare échoué sur l’Attique.
Libres, et mêlés tous à la chose publique,
Vos citoyens obscurs triompheront des rois.

Des peuples, à son tour, ma cité sera reine :
Reine par la sagesse et tous les arts divers ;
Elle fera bénir, dans l’immense univers,
Son joug fait de lumière et de beauté sereine.

Adorant sa douceur et son urbanité,
L’avenir de ses dieux lui prendra le modèle ;