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Selon les vieilles mœurs et le sort rigoureux,
Ton frère et son ami, tombés dans leur victoire.
Ont payé ce sang vil de leur sang généreux,
Et du meurtre expié ne gardent que la gloire,

Je les déclare purs ! Leurs actes sont les miens ;
Et je veux qu’honorés des Muses immortelles,
Leurs noms chéris, au lieu d’enfanter des querelles,
Aident a s’entr’aimer tous les bons citoyens.

C’est moi qui d’Érinnys rompant la loi funeste,
Enseignai le pardon à ses sœurs en courroux.
Devant ce tribunal, équitable entre tous,
Qui tira de leurs mains le parricide Oreste.

Or, sous un plus doux nom, par moi, depuis ce jour,
Les filles de la Nuit, abdiquant la vengeance,
Dans la ville où je règne ont choisi leur séjour.
Jurant d’y maintenir une sage clémence.

Car ces lieux me sont chers, et j’y veux des autels !
Je me plais dans l’air pur, dans la pure lumière ;
J’aime cette Acropole ! Et tous les immortels
Trouvent, ainsi que moi, l’Attique hospitalière.

J’obtiens de chacun d’eux, pour ma sainte cité,
Tous les plus riches dons faits à la race humaine ;
Je veux qu’à l’avenir, vivant de mon domaine,
Les peuples soient nourris par sa fécondité.

Voilà donc mes souhaits pour mon heureuse Athènes :
Que le souffle des vents conspire avec les flots