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Me rendraient mon essor, si j’étais abattu !
Oui, contre les auteurs de cette horrible peine
J’ai senti redoubler mon courage et ma haine.
Leurs boucliers d’airain se rompront sous mon bras !
Oui, que je vive ou meure, Hipparque, tu mourras !
J’aurai vengé sur toi, sur ta horde servile,
Les larmes de ma sœur, la honte de ma ville.

Il tire son épée, jette les branches de myrte qui la couvraient et sort à grands pas. Aristogiton et ses conjurés l’imitent et le suivent en chantant.


SECOND CHŒUR.

De ces myrtes en fleurs j’ai tiré mon poignard !
Je brave le grand nombre et la Parque incertaine ;
Je combattrai ! Mon cœur me dit que, tôt ou tard,
Naîtra du sang versé la liberté d’Athène.



SCÈNE XI.
 
ISMÈNE, LE CHŒUR.




ISMÈNE.

Mon frère m’abandonne ! et des dieux en courroux
Les sombres volontés se déchaînent sur nous.
Recevez-moi, vieillards, et, devant que je meure,
Suppliante à vos pieds, souffrez que je demeure.