Le feu des amours ou des haines,
La sainte ivresse des héros.
Ton cœur, patient sous l’insulte,
Est inhabile au noble culte
Ou de Némésis ou d’Ëros.
Je vénère ta longue vie ;
Mais accorde à ma jeune envie
Ce combat… fût-il incertain !
Mon âge est prompt à la colère ;
C’est à moi d’être téméraire ;
Amis, nous laissons fuir l’occasion propice ;
Le destin nous la donne, et veut qu’on la saisisse,
Et les dieux offensés se vengeraient sur nous,
Si la victime offerte échappait à nos coups.
Sous les yeux d’Hippias, plein d’orgueil, et de joie,
Ecartant tout soupçon la fête se déploie.
De ses gardes impurs un instant séparé,
Le tyran se confie au cortège sacré.
Et dans le Céramique, en dehors de la ville,
Sa voix dirige en paix cette foule tranquille.
La porte Dypilon, pour notre coup de main,
Tout près d’ici, nous ouvre un rapide chemin !
Marchons ! Allons cueillir la victoire certaine
Qui nous rend immortels et qui délivre Athène.