Mais laissons faire à la nature,
Et d’un océan de verdure
Sort le printemps ressuscité.
Il suffit, pour que tout renaisse,
Que ton œil de flamme, ô jeunesse !
Après ce calme impur, l’orage m’inquiète.
Je hais ces coups subits, ces sauvages réveils,
Dont la fureur succède à de lâches sommeils :
Je redoute un beau jour au prix d’une tempête.
Le navire, entamé dans la lutte des flots,
Traîne un secret danger sur la mer la plus belle.
Jamais coup de poignard ne tranche une querelle,
Et la paix ne surgit de l’ombre des complots.
J’aime que, sans fléchir dans sa haine paisible,
Sans rêver de vengeance et de sanglants exploits,
On oppose aux tyrans une âme incorruptible,
Et qu’on use leur joug au fer des vieilles lois.
Ton front mesure sa pensée
Aux lenteurs d’un sang refroidi.
Ne verse plus sur mon courage
La neige épaisse de ton âge,