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Laisse à l’Olympe tous ses dieux,

Toutes ses cordes à la lyre.

Que la cité, riche en vaisseaux,
Livre aux sculpteurs l’or et l’ivoire,
Vénérant les sacrés pinceaux
Qui font dire aux murs son histoire.

Non moins que ses législateurs,
Ses pilotes, ses capitaines,
Peintres, poètes et sculpteurs,

C’est vous qui fondez notre Athènes !



HARMODIUS.

Oui, j’honore entre tous, j’admets pour bienfaisants,
De l’œuvre des neuf sœurs les divins artisans.
Je veux que, dans ma ville aux splendides colonnes,
Peintre, aède et sculpteur reçoivent des couronnes.
Mais je veux que les arts, d’une commune voix,
Parlent aux citoyens, fassent aimer nos lois,
Qu’ils disent les vertus, les héros qu’on renomme
Et forment un langage entre les dieux et l’homme.
Je ne permettrai pas qu’au sein de nos remparts
Un roi guide à lui seul le chœur sacré des arts,
Et fùt-il, entre nous, pur, sage, exempt de vices,
Dispose de la Muse au gré de ses caprices.
La Muse, des flatteurs déteste le métier ;
L’art est, comme la loi, fait pour le peuple entier.


SIMONIDE.

Une ville à loisir travaille ou se repose,