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Mais silence !… Voici l’impétueux Hipparque ;
Je ne trahirai pas vos terribles secrets.

Mais Pallas elle-même à vos desseins s’oppose ;
Croyez un homme instruit par Solon veillissant :
Je suis, au fond du cœur, fidèle à votre cause ;
J’aime la liberté, mais j’abhorre le sang.


SCENE III
 
HIPPARQUE, SIMONIDE,
HARMODIUS, ARISTOGITON,
LE CHŒUR.


 

HIPPARQUE, entrant, à Simonide.

Va, rejoins Hippias ; je veux, cher Simonide,
À ces hymnes nouveaux que ta lyre préside.
Hors des murs, par nos soins, le cortège est formé ;
J’ai disposé les chœurs dans l’ordre accoutumé ;
Tout est prêt. Des vieillards la troupe auguste et lente
Semble, sous ses rameaux, une forêt mouvante.
Les guerriers ont vêtu leur plus mâle appareil :
Piques et boucliers reluisent au soleil.
Des éphèbes joyeux, ornés d’une couronne,
Déjà l’essaim léger s’amoncelle et bourdonne :
Dans ce groupe sonore et prompt à tressaillir,