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Le seuil des dieux connus !… et, fût-elle opprimée,
Qu’il est bon d’habiter sa ville bien aimée !


ARISTOGITON.

Il est meilleur encor d’en sortir, comme toi,
Pour susciter partout des vengeurs à sa loi,
D’y revenir armé de force et de courage,
Avec la liberté pour présent de voyage.


HARMODIUS.

Ce don sacré, les dieux le retiennent encor ;
Il faut le conquérir comme la Toison d’or ;
On l’obtient par la lutte et la persévérance :
Mais aux lutteurs, du moins, j’apporte l’espérance.


LE CHŒUR.

Quel oracle a parlé ? quels furent ses discours ?
Quelle cité puissante a promis son secours ?
Quels vaillants citoyens s’armeront pour ta cause ?


HARMODIUS.

Apollon lumineux, qui connaît toute chose,
Et la sainte Pythie, ont répété trois fois :
« Sparte aux Athéniens rendra leurs justes lois. »
J’ai vu l’illustre ville aux mœurs simples et rudes,
Où l’Etat ne suit pas les folles multitudes,
Pour passer de leurs mains sous le joug des tyrans.
Là règnent, sous deux rois, les vieillards et les grands.
Ils offrent leurs soldats ; l’armée aura pour guides