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Près d’elles l’ombre est douce aux affligés ; près d’elles
Les oiseaux chantent mieux, les plantes sont plus belles ;
Près d’elles, au matin, les femmes vont s’asseoir
Pour nouer leurs cheveux devant un clair miroir.

Il est des âmes qui, dans nos sentiers de fange,
Glissent sans y tacher leur blanche robe d’ange,
Sans laisser, comme nous, se prendre à chaque pas
Une sainte croyance aux ronces d’ici-bas ;
Des cœurs qui restent purs quand l’ennui les traverse,
Qui gardent leur amour dans la fortune adverse.
L’air vicié du monde en passant autour d’eux
Se charge de parfums ; et, comme des flots bleus,
Sans entraîner un grain de nos terres infâmes,
Ils coulent en chantant vers l’océan des âmes.


V

HOROSCOPE



Sur le chevet des jeunes filles,
Si les Péris venaient encor
Toucher leurs filleules gentilles
Avec une baguette d’or ;

Le soir, dans la flamme bleuâtre,
Si les Follets et les Lutins