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De feuilles et de fleurs paré dans tous les temps,
Verse à mon front blanchi l’espoir d’un beau printemps.

Ainsi, je vis au fond des forêts fraternelles,
J’attends le jour certain des noces éternelles ;
Le jour où, pardonnant mon précoce larcin,
Hermia doit m’ouvrir l’asile de son sein.
Dans cet antre sacré reste, toi qui m’écoutes,
Recueille les pensers qui pleuvent de ces voûtes,
Et parfois, si tu veux, sur ces lointains rochers,
Visiter les jardins dans les neiges cachés,
Je t’y ferai choisir ces fleurs humbles et pures
Que Dieu sème au désert pour toutes nos blessures.