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Au chœur universel tout ce qui prête un chant,
Il faut qu’on le respecte :

Car la terre gémit, car Dieu même est chagrin
D’une note étouffée,
Et d’une voix qui manque à l’hymne souverain
Dont l’homme est coryphée.


VII

HERMIA


POÈME



Un jour, obéissant à ces charmes austères
Qu’exercent les hauts lieux sur les cœurs solitaires,
Il voulut respirer la neige des sommets
D’une chaste blancheur revêtus à jamais.
Sur ces trépieds, où Dieu descend dans la lumière,
Où les forêts, à l’homme unissant leur prière,
Exhalent leurs senteurs et leurs bruits vers le ciel,
Il s’enivra longtemps du souffle universel.

Enfin, désaltéré des divines haleines,
Un plus tiède horizon l’attira vers les plaines ;
Car. poète, il n’a vu qu’en ses rêves encor
Au pays du soleil mûrir les pommes d’or.