Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Égorgé par d’avides mains.
Le tyran de Colchos tient ce riche héritage
Gardé dans son royaume étroit ;
Ravissons, pour en faire un fraternel partage,
Ce trésor, auquel tous ont droit ! »


ANTISTROPHE II.


« Terrible en est l’abord : le roi défend sa proie.
Un dragon veillant jour et nuit
Au pied du hêtre sombre où la toison flamboie,
Siffle et bat ses flancs à grand bruit.
Lançant de leurs naseaux des vapeurs enflammées,
Des taureaux, des coursiers sans frein,
Dans les champs de la guerre écrasent les armées,
Le sang baigne leurs pieds d’airain ;
La terre tremble au loin ; plein de leur souffle immonde,
L’air est mortel aux assaillants…
Nous, sans crainte, marchons, chercheurs d’un nouveau monde ;
Les destins cèdent aux vaillants ! »


ÉPODE II.


« D’un grand peuple, ô guerriers, comblant la longue attente,
Dans la ville il est doux de rentrer triomphants,
Et portant sur le dos la dépouille éclatante,
Prix dont l’homme de cœur enrichit ses enfants.
Vêtus de robes d’or par les vierges filées,
À d’éternels banquets vous irez vous asseoir :
Les Muses reviendront à vos fêtes mêlées…
Trouvez donc ce pays révélé par l’espoir ! »