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IV

LES ARGONAUTES


ODE

STROPHE I.


Les pins, ô Pélion, descendent sur ta pente ;
Un dieu les pousse vers tes flots.
Le vaisseau dont Argus a taillé la charpente
Berce enfin tous ses matelots ;
Ils chantent, pleins d’ardeur, sur la poupe embellie
De trépieds et de rameaux verts,
Et coupent hardiment le cable qui les lie
Aux rochers du vieil univers.
Des femmes sur le bord la troupe est soucieuse.
Vers l’horizon tendant les mains,
Tout un peuple bénit la nef audacieuse
Qui porte l’espoir des humains.


ANTISTROPHE I.


Voici de l’inconnu la mer et ses épreuves,
Rochers sous l’onde et ciel brumeux !