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Le chœur olympien, voix suprême du monde,
Chante, ô couple attendu ! sur ta couche féconde :
Car le retour de l’âme à l’époux amoureux
Nous réjouit autant, nous parfaits, nous les dieux,
Impassibles, sereins, éternels que nous sommes,
Que l’aube réjouit la tristesse des hommes.
 
Le ciel même, ô Psyché ! s’éclaire à ton regard.
Déjà depuis mille ans convives du nectar,
Nous en goûtions l’ivresse et tu n’étais pas née :
Et pourtant chez les dieux ta beauté ramenée
Ajoute à ce bonheur à qui rien ne manquait.
Tu fixeras Ëros au céleste banquet.
Notre vie est en lui, nous respirons sa flamme ;
Par lui nous t’épousons, et nous t’aimons, jeune âme !
Tout être a tressailli du baiser nuptial
Qui relie en vous deux la terre et l’idéal ;
Et, des mêmes désirs calmant les saintes fièvres,
L’homme et dieu dans le ciel s’embrassent par vos lèvres ;

Ce berceau nous sourit d’une fille par vous,
Parure de l’Olympe, enfant chéri de tous,
Né de la Beauté même, avec l’Amour unie.
Volupté, Volupté, doux fruit de l’harmonie !